LE MUSÉE
L’écrin Azay-le-Rideau
Persuadé qu’il était important de préserver ces pièces mises au rebus au profit d’un certain progrès technique, Maurice Dufresne décide d’installer ses trésors patiemment amassés, conservés et restaurés, dans l’ancienne papeterie du Moulin de Marnay, à Azayle-Rideau, au coeur du Val de l’Indre et tout proche du Val de Loire. Pour lui, c’est évident: ce site sera l’écrin parfait où abriter sa précieuse collection, comme un refuge pour machines du passé!
Aperçu de la collection avant restauration - exemple
Aperçu de la collection avant restauration - exemple
L’inauguration
C’est le 24 octobre 1992 que le musée ouvre joyeusement et officiellement ses portes au grand public. Depuis, plusieurs milliers de visiteurs viennent chaque année animés et faire vivre cette collection: curieux, amateurs, collectionneurs, nostalgiques, enfants ou grands enfants, familles, clubs automobiles, touristes au hasard d’un détour, et tant d’autres… C’est grâce à eux, et grâce à vous qui nous lisez, que le musée peut continuer à exister et faire perdurer le rêve, un peu mégalomane peut-être, de Maurice Dufresne, qui toute sa vie aura rêvé d’un lieu dédié à la sauvegarde de notre patrimoine commun. Le musée a obtenu plusieurs récompenses dont la « Médaille d’Or de la Société d’Encouragement au Progrès » mais aussi et surtout une trentaine de livres d’or remplis d’éloges de visiteurs venus du monde entier
Parc arboré du Musée Maurice Dufresne
Une passerelle entre les générations
Cet hommage glorieux de l’ère industrielle participe au témoignage de notre histoire et devient une passerelle possible entre les générations passées et à venir où chacun trouvera, parmi ces trois mille pièces de collection de quoi assouvir sa curiosité : les femmes comme les hommes, les petits comme les grands. Maurice Dufresne nous a quitté en 2008, laissant derrière lui ce musée unique au monde. Monique, sa fille, a décidé de poursuivre son œuvre, dans le même état d’esprit et avec les mêmes exigences que son père.
LE FONDATEUR
Maurice Dufresne, le roi de la récup’
Les jeunes années
Né en 1930, dans un modeste foyer d’agriculteurs du canton de Bourgueil, Maurice Dufresne est le troisième de six enfants. Quel que soit le temps, il doit parcourir en sabots huit kilomètres par jour pour se rendre à l’école communale de la Chapelle-surLoire. Et s’il n’est pas très doué en orthographe, le jeune Maurice est malin ! Il calcule bien et pense vite … A quatorze ans, il entre chez les compagnons du devoir pour se former au métier de maréchal-ferrant. Déjà costaud, habile de ses mains et astucieux, il fait son tour de France de patron en patron, et connaît vingt-deux places en huit ans. C’est lors de l’une de ses étapes, chez un patron de Saint-Laurent-en-Gâtines, qu’il rencontre Jeannine. Elle deviendra la mère de ses trois enfants et une précieuse collaboratrice.
Aperçu de la collection avant restauration et camion des établissements Dufresne à Villeperdue
Du compagnonnage à l’entrepreneuriat
A vingt-deux-ans, la Mère des Compagnons lui propose la gérance d’une maréchalerie à Villeperdue, en Indre-et Loire. Pendant quatre ans il s’adonne à son métier de maréchal-ferrant mais, observateur et clairvoyant, il comprend rapidement que la fin de l’ère du cheval approche et qu’il est temps de passer à autre chose. Lui vient alors l’idée de fabriquer des remorques pour tracteurs ! En 1958, il monte son entreprise à Villeperdue. Ses remorques se vendent vite (plus d’un millier) et bientôt, la matière première indispensable à leur construction lui fait défaut. Quatre ans plus tard, il se lance alors dans la récupération de métaux.
Naissance d’un rêve
Plus il amasse, plus ses pensées avancent. Il sent bouger le monde et l’évolution du progrès technique à travers toutes ces choses du passé dont on cherche à se débarrasser au profit de machines plus modernes. Maurice Dufresne n’est pas d’accord ! Son flair lui dit qu’au contraire, il faut sauvegarder ces vieilles pièces et surtout ne pas les laisser tomber dans l’oubli. Ses pensées le harcèlent jusque dans la nuit… Il continue d’entasser à Villeperdue : tracteurs, autos, camions, outils agricoles et tout ce qui lui passe entre les mains ! Les dix hectares de parc n’y suffisent plus ! Mais ça tombe bien, car entre-temps l’idée a fait son chemin …
Maurice Dufresne activant le mécanisme du moulin de marnay
Aperçu de la collection avant restauration - exemple
Naissance du Musée
C’est dans une propriété de plus de 6 hectares, au « Moulin de Marnay », située près d’Azay-le-Rideau, au bord de l’Indre, que Maurice Dufresne décide d’installer son musée. En 1983, il rachète cette ruine dont il ne reste plus rien, pas même la charpente, mais tout juste les murs et une machinerie hors d’état. Ancienne papeterie délabrée fondée en 1820, elle devint en 1948 une conserverie, puis une bonbonnerie … Pendant neuf ans, Maurice Dufresne aidé de son équipe de mécanos, se consacre à la rénovation des bâtiments. Il jette entre-autre son dévolu sur la machinerie hydraulique de l’ancien moulin, qu’il réussit à remettre en état de fonctionnement après vingt sept ans d’abandon. De ses mains expertes il restaure lui-même les pignons de bois et les éléments essentiels de la turbine à eau dite « Fontaine », pièce maîtresse du musée avec la roue à aubes. Une fois l’ancienne papeterie rénovée, il y installe ses précieux trésors, qui, après avoir subi de sérieux travaux de restauration, retrouvent pratiquement leur aspect d’origine ! Certaines machines à moteur sont d’ailleurs à nouveau en état de fonctionnement. Chaque pièce du musée ayant sa petite histoire, Maurice Dufresne prend soin de relater lui même les circonstances de leur découverte et décide de leur emplacement dans le musée.
Salle de la trépigneuse - Musée Maurice Dufresne
Le Roi de la Récup’
Têtu, obstiné, intraitable, il s’est toujours accroché à son rêve, persuadé qu’il fallait préserver et restaurer ces pièces mises au rebus au profit d’un certain progrès technique. Cette idée ne l’a jamais lâchée et a été le fil conducteur de sa vie. Grâce à son indéfectible passion, le ferrailleur de Villeperdue est ainsi parvenu à créer cet étonnant musée d’objets de collection, véritable patrimoine mécanique des années 1850 aux années 1950 Pendant toutes ces années, Maurice Dufresne n’a cessé de faire la navette entre le « Moulin de Marnay» et son entreprise de récupération de Villeperdue. Maurice Dufresne nous a quittés en 2008, laissant derrière lui ce musée unique au monde. Fils de paysans et fier de l’être, il est indéniablement devenu « le Roi de la Récup’» !
LE MOULIN DE MARNAY
Un Moulin au milieu des Châteaux
Le Musée Maurice Dufresne se trouve dans l’enceinte du « Moulin de Marnay », domaine de plus de six hectares situé sur une île du bord de l’Indre, près d’Azay-leRideau. Niché au cœur des Châteaux de la Loire, il est le tout proche voisin du Château de l’Islette, qui abrita les amours passionnées de Camille Claudel et Rodin, et de son « grand frère », le Château d’Azay-le-Rideau, joyau de la Renaissance, édifié sous François Ier.
Mécanismes du Moulin de Marnay - détail
Le Moulin au XVIIème siècle
Au XVII ème siècle, le site de Marnay dispose d’un moulin à moudre le blé et d’un moulin à tan (écorce de chêne réduite en poudre
pour tanner les peaux). Vers 1820, trois papetiers s’associent pour fonder une grande papeterie. De vastes bâtiments sont alors construits et aménagés et la papeterie connait une belle prospérité. En 1856, la Papeterie Lentaigne et Cie obtient l’autorisation d’installer deux chaudières à vapeur. Avec ses six cents ouvriers, l’établissement devient alors classé « site industriel ».
Vue sur le déversoir du Moulin de Marnay
Le Moulin au XIXème et XXème siècle
En 1877, les papetiers rénovent le système hydraulique et font installer une turbine à eau dite « Fontaine », équipée d’une roue à aubes permettant de faire fonctionner de nombreuses machines. Environ mille personnes y travaillent jusqu’à ce que la papeterie subisse la grande crise économique de 1929 et, cesse définitivement son activité en 1939. En 1948, elle est rachetée par la famille Pirondeau qui la transforme en conserverie. Tous les paysans de la région viennent y mettre en conserve leurs fruits et légumes. En 1962, l’entreprise cesse son activité, connaissant à son tour d’importants problèmes financiers.
Et le Moulin devint Musée…
C’est en 1983 que Maurice Dufresne en fait l’acquisition pour y installer son musée. L’ancienne papeterie n’est alors plus qu’une ruine dont seuls les murs et une machinerie hors d’état tiennent encore à peu près debout. Il crée une société avec son épouse et leurs trois enfants et pendant près de dix ans, de gigantesques travaux de rénovation sont réalisés. Aujourd’hui, cette imposante machinerie est à nouveau en état de fonctionnement et est actionnée pendant les heures d’ouverture du musée.